Le Grand Orgue Metzler

Metzler, 1965

  • 4 claviers et pédalier
  • 67 jeux, 95 rangs
  • Traction mécanique des claviers
  • Traction électrique des jeux

Composition

I Positif, 58 notes

  • Montre 8′
  • Bourdon à cheminée 8′
  • Quintaton 8′
  • Prestant 4′
  • Flûte à cheminée 4′
  • Doublette 2′
  • Nazard 2 2/3′
  • Tierce 1 3/5′
  • Larigot 1 1/3′
  • Plein-Jeu III-IV
  • Cromorne 8′
  • Musette 4′
  • Tremblant

Pédale, 32 notes

  • Soubasse 32′
  • Principal 16′
  • Soubasse 16′
  • Principal 8′
  • Bourdon 8′
  • Octave 4′
  • Flûte 4′
  • Flûte 2′
  • Gros Cornet III
  • Mixture IV
  • Contrebasson 32′
  • Bombarde 16′
  • Trompette 8′
  • Régale 8′
  • Clairon

II Grand-Orgue, 58 notes

  • Montre 16′
  • Montre 8′
  • Dulciane 8′
  • Bourdon 8′
  • Prestant 4′
  • Flûte conique 4′
  • Quinte 2 2/3′
  • Doublette 2′
  • Cornet V
  • Fourniture V
  • Cymbale III
  • Bombarde 16′
  • Trompette 8′
  • Chamade 8′
  • Chamade 4′

IV Écho expressif
(volets à main), 58 notes

  • Bourdon 8′
  • Flûte 4′
  • Principal 2′
  • Bourdon conique 2′
  • Sifflet 1′
  • Petite Sesquialtera II
  • Cymbale II
  • Régale 16′
  • Voix Humaine 8′
  • Tremblant

III Récit expressif, 58 notes

  • Bourdon 16′
  • Flûte 8′
  • Salicional 8′
  • Voix Céleste 8′
  • Principal 4′
  • Gemshorn 4′
  • Flûte à Fuseau 4′
  • Nasard 2 2/3′
  • Flageolet 2′
  • Tierce 1 3/5′
  • Piccolo 1′
  • Fourniture IV-V
  • Cymbale III
  • Douçaine 16′
  • Trompette 8′
  • Hautbois 8′
  • Clairon 4′

Accouplements, tirasses

  • POS/GO, REC/GO,
  • ECHO/GO
  • POS/PED, GO/PED,
  • REC/PED

Console en fenêtre
Combinateur électronique (256)

Pression du vent

  • Echo : 60 mm.
  • Positif : 65 mm.
  • Grand-Orgue, Récit, Pédale : 70 mm

Construit selon les principes de la tradition classique, le buffet de l’orgue correspond à la disposition intérieure. «Les quatre claviers manuels, explique M. Andersen, et la pédale se reflètent de façon claire dans les subdivisions de la façade. D’autre part, tous les tuyaux sont parlants et ont des dimensions «honnêtes».
Les boiseries du buffet ont été rendues aussi légères que possible afin que les tuyaux constituent l’élément décoratif prédominant; non seulement elles sont nécessaires pour des raisons pratiques et acoustiques, mais leur rôle est aussi de former des cadres aux groupes richement détaillés de tuyaux; elles doivent également indiquer les proportions principales des diverses parties de la façade, que ce soit ces proportions entre elles ou les proportions de ces parties par rapport à la nef.
Si l’on regarde l’ensemble du buffet, l’on se rend compte que la perspective classique, formée du buffet principal et du Positif, a été complétée d’un troisième plan: au-dessus du Grand-Orgue, un peu en retrait, se situe le Récit expressif.
Par ailleurs l’orgue est maintenant libéré de l’édifice; il ne coupe plus l’architecture de la nef.
Le but de l’architecte-facteur d’orgues a été de donner une image de la grande richesse sonore du nouvel instrument et de permettre à l’architecture visuelle et à l’architecture sonore de s’unir dans cette synthèse classique qui, heureusement, est devenue moderne. »

Le Grand-Orgue est situé au centre de l’instrument. Sa façade est formée par la Montre 8′. Sa pyramide sonore est basée sur une Montre 16′, laquelle se situe devant le Récit. A côté des jeux habituels à un Grand-Orgue de cette espèce, mentionnons les Chamades 8′ et 4′. L’éclat de tels jeux dans les orgues espagnoles les ont mis à la mode chez nous dans les années 60. Les Trompettes horizontales (celles de Saint-Pierre ne sont pas de style espagnol) sont capables de donner une puissance supplémentaire, une dimension nouvelle à l’ensemble de l’orgue. La Trompette 8′ et la Bombarde 16′ situées dans le buffet sont d’esthétique allemande classique. A la console, le Grand-Orgue est commandé par le deuxième clavier.
Le buffet du Positif est une réplique en plus petit de celui du Grand-Orgue. C’est la Montre 8′ qui est en façade. A côté du Plein-jeu et du Cornet, remarquons un très beau Cromorne. A la console, c’est le premier clavier.
Le Récit est placé plus haut, un peu en retrait. Oberwerk allemand, Récit romantique français? C’est le clavier qui a donné le plus de souci à ceux qui ont pensé l’orgue, à ses constructeurs et qui a été le plus discuté. Mais c’est en partie grâce à ce Récit que l’orgue de Saint-Pierre mûrit si bien.
Mélange hybride, synthèse néo-classique?
Il donne une couleur romantique si on le souhaite, il enrichit le Plein-jeu du Grand-Orgue, il possède des jeux de détail variés.
Plusieurs jeux proviennent des orgues de Tschanun et même de Merklin. Ce sont le Salicional, la Voix céleste et les anches 8′ et 4′. Le Hautbois s’appelait Hautbois-Basson; c’étaient en fait deux demi-jeux. Metzler a atténué la rupture de timbre entre le Hautbois et le Basson.
Le Récit est expressif, comme il convient. C’est le troisième clavier qui le commande.
Un orgue de cathédrale se devait d’avoir quatre claviers. Au-dessous du Grand-Orgue, juste au-dessus de la console, sont logés les petits tuyaux que fait parler le clavier le plus proche. Des volets, qu’on peut mouvoir à la main, permettent d’ouvrir ou de fermer l’écrin qui les contient. Ce plan sonore, les Allemands le nomment «Brustwerk». Nous l’appelons l’Echo. En effet, par sa situation, il paraît plus lointain quand on l’entend de la nef.
A côté du Bourdon 8′ de la Flûte 4′ et de la Cymbale claire et menue qui s’appuie sur un Principal 2′ , remarquons une Petite-Sesquialtera de caractère nordique: elle pourra colorer le Plein-jeu ou servir à former un Cornet 4′. Deux belles anches à l’allemande complètent l’ensemble: une Voix humaine 8′ et une Régale 16′.
Deux grandes tourelles encadrent le corps du buffet. C’est là que, selon une tradition nordique, sont logés les tuyaux de la Pédale. L’emplacement en est excellent. Les basses ne doivent-elles pas soutenir, «entourer» en quelque sorte tout l’édifice sonore? Le Plein-jeu est basé sur le Principal 16′ dont on admire les gros tuyaux en façade.

On a choisi le système Orégis, inventé quelques années auparavant par le Genevois Pierre Riondel. Il peut garder en mémoire 72 combinaisons; 12 rouleaux contiennent chacun 6 combinaisons. Il suffit d’appuyer sur la pédale ou le bouton adéquat pour appeler une combinaison qu’on aura préalablement enregistrée. On se sert d’autres boutons pour changer de rouleau. Ces combinaisons peuvent être appelées indépendamment pour chaque clavier.
Ce système a donné toute satisfaction pendant de nombreuses années. Puis, à cause de l’usure, il est devenu moins fiable. Finalement, on s’est décidé à installer un nouveau combinateur, plus performant, nommé Incoset, et qui permet d’enregistrer à l’avance 256 combinaisons.

Depuis sa construction, l’orgue a toujours été soigneusement entretenu et régulièrement accordé. Toutefois il était normal qu’après presque 40 ans on procède à une révision totale de l’instrument. C’est cela qu’on appelle un relevage. Ainsi, de janvier à avril 2003, l’orgue a été complètement démonté, tous les tuyaux ont été nettoyés, les sommiers, qui avaient quelques fuites, ont été réparés. La mécanique a été entièrement revue et, dans la mesure du possible, améliorée. La Maison Metzler a chargé le facteur d’orgues Johannes Roehrig de la direction du chantier. Pour que les ouvriers puissent travailler, on a édifié une galerie en construction tubulaire, qui servait d’atelier. Certains jeux ont été réharmonisés, pour donner plus de rondeur à la sonorité, mais dans l’ensemble, l’orgue n’a pas été modifié.
Le résultat de ce relvage est tout à fait satisfaisant et l’orgue de Saint-Pierre continue sa vie de magnifique instrument de concert.

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